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mardi 27 septembre 2011

Dormez, mais pas trop !




Dormez, mais pas trop !

Publié le 26/09/2011
       





Il n’a échappé à personne que la quantité et la qualité du sommeil allaient plutôt en se dégradant dans notre société stressante, rapide et qui sacrifie au culte du 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il a été précédemment démontré qu’un sommeil trop long ou trop court majorait la mortalité globale, les risques de diabète de type II, d’hypertension, de pathologies respiratoires ainsi que d’obésité. La relation entre durée du sommeil et événement vasculaire semble par ailleurs suivre une courbe en U.
Une méta-analyse a été mise en place pour préciser la relation entre durée du sommeil et morbi-mortalité cardiovasculaire : cardiopathies ischémiques, accidents vasculaires cérébraux (AVC) et cardiopathies en général.
Il a été possible de réunir 15 études prospectives avec un suivi supérieur à trois ans, qui avait relevé d’une part la durée du sommeil au départ et d'autre part les taux de survenue des différentes pathologies cardiovasculaires prédéfinies. Ces études ont inclus 474 684 hommes et femmes. Au cours du suivi moyen de 6,9 à 25 ans, 16 067 événements sont survenus : 4 169 cardiopathies ischémiques, 3 478 AVC et 8 420 cardiopathies en général.
Une durée de sommeil courte (dans la plupart des études ≤ 5-6 h par nuit) était associée avec un risque supérieur de présenter une cardiopathie ischémique (risque relatif RR : 1,48, p<0,0001), d’AVC (RR : 1,15, p=0,047), mais pas de cardiopathies en général (RR 1,03, p=0,52).
Une durée de sommeil longue (dans la plupart des études > 8-9 h) était également associée avec un risque supérieur de cardiopathie ischémique (RR : 1,38, p= 0,0005), d’AVC (RR :1,65, p<0,00011) et de cardiopathie en général (RR : 1,41, p<0,0001).
Il n’a pas semblé y avoir de biais de publication.
Comme souvent en toute chose il faut savoir garder mesure. Cette étude ne déroge pas à la règle : la durée de sommeil idéale est une durée comprise entre six et huit heures, le cœur ne supportant ni trop de sommeil ni pas assez.


Dr Benoît Tyl

Cappuccio FP et coll. : Sleep duration predicts cardiovascular outcomes: a systematic review and meta-analysis of prospective studies. Eur Heart J., 2011 ; 32 :1484-1492.

jeudi 22 septembre 2011

VITAMINE D

ACTUALITE CONGRES
Vitamine D : ni trop, ni trop peu !
Publié le 20/09/2011        

  La vitamine D est essentielle à la minéralisation osseuse. Une supplémentation vitaminique D est prescrite très fréquemment chez les sujets âgés et /ou ostéoporotiques. Cependant, si un peu de vitamine D est indispensable pour le maintien d’un os en bonne santé, de fortes doses ne seraient-elles pas préférables ? Une étude danoise présentée au cours de ce congrès apporte des éléments de réponse.
Cette étude avait pour objectifs de déterminer chez des sujets ayant consulté en médecine générale, la prévalence de la carence en vitamine D et de l'hyperparathyroïdie secondaire, mais également d’analyser l'association entre mortalité, taux de 25-hydroxyvitamine D [25 (OH) D], de calcium et de parathormone (PTH). Les taux de vitamine D ont été analysés chez 247 546 sujets, ceux de PTH chez 34 990 et de calcium sérique chez 111 524.
Dan ce groupe de population, dont l'âge moyen était de 50,8 ans pour les femmes et de 51,4 ans pour les hommes, la prévalence de la carence en vitamine D, définie par les taux sériques de 25 (OH) D < 50 nmol/l, était de 53,3 %. Un patient sur 5 (20,5 %) avait un taux de 25 (OH) D < 25 nmol/l, et 5,4 %, un taux < 12,5 nmol/l. Par ailleurs, 11,08 % des sujets souffraient d'hyperparathyroïdie secondaire (n = 29 939).
L’analyse de la mortalité en fonction du taux sérique de 25 (OH) D, de calcium et de PTH retrouve une association en forme de U pour les trois paramètres. Le plus bas taux de mortalité était observé chez les sujets ayant un taux sérique de 25 (OH) D de 60 à 70 nmol/l.
Comparativement aux sujets ayant un taux de 25 (OH) D de 60 nmol/l, la mortalité globale de ceux ayant des taux de 25 (OH) D ≤ 10 nm/l ou ≥ 140 nm/l était significativement augmentée (odds ratio [OR] = 1,78 et OR = 1,86 respectivement). Les OR correspondants pour les sujets de plus de 60 ans (n = 91 195) étaient de 2,82 et 2,22. De même, la mortalité globale des patients ayant un calcium sérique ≤ 2 mmol/l ou ≥ 2,7 mmol/l était plus élevée que la mortalité de ceux ayant un calcium sérique de 2,4 mmol/ (OR = 18,75 et 4,63 respectivement). Les résultats vont dans le même sens pour la PTH avec une augmentation de la mortalité globale pour des taux de PTH sérique ≤ 1 pmol/l et ≥ 14 pmol/l, comparativement à des taux de 4 pmol/l (OR = 2,62 et OR = 7,32 respectivement).
Au total, la carence en vitamine D dans la population générale est non seulement répandue (53,3 %), mais également« évoluée » puisque 11,2 % des sujets déficients en vitamine D souffrent également d'hyperparathyroïdie secondaire. De plus, des taux sériques de 25 (OH) D, de calcium et PTH très bas ou très hauts sont associés à une mortalité accrue. A noter qu’il ne s’agit pas de la première étude mettant en évidence cette relation en U et jetant quelques doutes sur l'intérêt de fortes doses de vitamine D pour obtenir une haute concentration sérique (que ce soit par des suppléments ou par augmentation de l’exposition aux rayonnements UVB solaires). Ainsi, comme le préconisent les auteurs, il est nécessaire et indispensable de poursuivre les investigations pour élucider les relations causales entre taux sériques de 25 (OH) D, mortalité et morbidité, mais il faut aussi tenir compte de cette association en U pour faire des recommandations adaptées.


Dr Juliette Lasoudris Laloux

Durup D et coll. : U-Shaped association of mortality with serum levels of vitamin D, calcium and parathyroid hormone in primary health care patients. American Society for Bone and Mineral Research (ASBMR) Annual Meeting (San Diego, Californie) : 16-20 septembre 2011.

 

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