Petites réflexions sur la réflexologie (avant de s’intéresser au fétichisme !)
Publié le 30/05/2011
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Paris, le lundi 30 mai 2011 – Petit quiz pour commencer du bon pied : qui est Eunice Ingham ? Perdu : il ne s’agit pas d’une jeune femme qui aurait récemment évoqué les harcèlements dont elle aurait été victime de la part d’un homme célèbre. Non, Eunice Ingham, née en 1889 est ce que l’on appelle une « physiothérapeute » qui fut l’assistante du Dr William Fitzgerald. Ce médecin américain avait observé (?) que lors de petites interventions chirurgicales, la douleur de ses patients était amoindrie si une pression était exercée sur leurs pieds : l’école américaine de la réflexologie était née. En effet, si Chinois et Egyptiens ont au temps jadis expérimenté cette médecine alternative et si deux médecins européens s’étaient déjà penchés sur la question au XVIème, c’est aux travaux de William Fitzgerald et d’Eunice Ingham que l’on doit l’essor de la réflexologie en occident. Après que le docteur Fitzgerald ait proposé une première cartographie des pieds et définit dix zones réflexes, reliant chaque zone pédestre à un organe ou une fonction physiologique, Eunice Ingham a proposé une approche bien plus minutieuse encore et fait naître une pratique à laquelle elle a aux Etats-Unis donné son nom.
De la sclérose en plaques au syndrome prémenstruel…
Schématiquement, les orteils représentent la tête, la voûte plantaire renvoie au système digestif et le talon héberge le nerf sciatique ! En outre, le pied gauche permet d’interagir avec les éléments situés à la gauche du corps (le cœur etc.) et inversement ! Grâce aux pressions exercées sur les pieds, il est donc possible d’envisager une très large action préventive ou curative (sic). Les troubles soignés par ces massages sont en effet pratiquement infinis, puisqu’ils vont du syndrome prémenstruel aux problèmes intestinaux en passant par la qualité de vie des patients en soins palliatifs ou les symptômes de la sclérose en plaques selon un inventaire à la Prévert présent sur le site réflexologie.fr.
Ecouter les pieds
Mais pour obtenir des résultats probants, il convient de s’astreindre à un petit rituel : avant un massage, il faut procéder à une « écoute des pieds », puis à la prise en main suivie d’un « déverrouillage articulaire, lissage et pétrissage » selon la formule de l’encyclopédie en ligne Wikipedia. Alors, le traitement à proprement parler peut commencer : on recherche des « petits cristaux », soit par lissage simple du pouce, soit par lissage avec pression soit en faisant la « chenille » (!) (des petites pressions rapides effectuées par la pulpe du pouce). Ces « cristaux » sont en effet le signe de « toxines accumulées dans les zones cibles ». Une fois ces dernières dispersées, un petit massage apaisant permet de clore la séance.
Derrière la réflexologie, un fétichisme ?
Sans surprise, la réflexologie n’est pas une discipline reconnue. Le site Réflexologie.fr affirme que trois pays l’ont cependant intégrée à leur système de soins : la Chine, mais aussi le Royaume-Uni et le Danemark. Dans les autres états, de nombreuses associations existent qui luttent pied à pied pour faire reconnaître cette pratique. Georges Tron, secrétaire d’Etat à la fonction publique jusqu’à hier, avait ainsi créé avec Pierre Popowski une Association pour une alternative en médecine qui promouvait en particulier la réflexologie. Les accusations portées aujourd’hui contre l’homme politique pour agression sexuelle jettent aujourd’hui un certain « discrédit » sur cette discipline ce que regrette évidemment Pierre Popowski. Peut-on cependant redouter que cette pratique ne puisse dans certaines circonstances être détournée ? Experte en réflexologie à Paris, Corinne Maréchal, interrogée par l’AFP l’exclut en rappelant que les massages sont effectués uniquement « avec le pouce, il n’y a aucun mouvement de caresse. Et cela s’arrête aux pieds ». Une explication qui ne convaincra pas ceux qui pourraient craindre que la pratique de la réflexologie ne masque dans certains cas un fétichisme du pied. Un mal qui serait très répandu et sur lequel le Jim reviendra demain dans ses colonnes, contraint par l’actualité, d’aborder des dimensions médicales, psychiatriques et psychanalytiques qu’il avait jusqu’alors largement ignorées. Le pied !
Aurélie Haroche
Publié le 30/05/2011
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Paris, le lundi 30 mai 2011 – Petit quiz pour commencer du bon pied : qui est Eunice Ingham ? Perdu : il ne s’agit pas d’une jeune femme qui aurait récemment évoqué les harcèlements dont elle aurait été victime de la part d’un homme célèbre. Non, Eunice Ingham, née en 1889 est ce que l’on appelle une « physiothérapeute » qui fut l’assistante du Dr William Fitzgerald. Ce médecin américain avait observé (?) que lors de petites interventions chirurgicales, la douleur de ses patients était amoindrie si une pression était exercée sur leurs pieds : l’école américaine de la réflexologie était née. En effet, si Chinois et Egyptiens ont au temps jadis expérimenté cette médecine alternative et si deux médecins européens s’étaient déjà penchés sur la question au XVIème, c’est aux travaux de William Fitzgerald et d’Eunice Ingham que l’on doit l’essor de la réflexologie en occident. Après que le docteur Fitzgerald ait proposé une première cartographie des pieds et définit dix zones réflexes, reliant chaque zone pédestre à un organe ou une fonction physiologique, Eunice Ingham a proposé une approche bien plus minutieuse encore et fait naître une pratique à laquelle elle a aux Etats-Unis donné son nom.
De la sclérose en plaques au syndrome prémenstruel…
Schématiquement, les orteils représentent la tête, la voûte plantaire renvoie au système digestif et le talon héberge le nerf sciatique ! En outre, le pied gauche permet d’interagir avec les éléments situés à la gauche du corps (le cœur etc.) et inversement ! Grâce aux pressions exercées sur les pieds, il est donc possible d’envisager une très large action préventive ou curative (sic). Les troubles soignés par ces massages sont en effet pratiquement infinis, puisqu’ils vont du syndrome prémenstruel aux problèmes intestinaux en passant par la qualité de vie des patients en soins palliatifs ou les symptômes de la sclérose en plaques selon un inventaire à la Prévert présent sur le site réflexologie.fr.
Ecouter les pieds
Mais pour obtenir des résultats probants, il convient de s’astreindre à un petit rituel : avant un massage, il faut procéder à une « écoute des pieds », puis à la prise en main suivie d’un « déverrouillage articulaire, lissage et pétrissage » selon la formule de l’encyclopédie en ligne Wikipedia. Alors, le traitement à proprement parler peut commencer : on recherche des « petits cristaux », soit par lissage simple du pouce, soit par lissage avec pression soit en faisant la « chenille » (!) (des petites pressions rapides effectuées par la pulpe du pouce). Ces « cristaux » sont en effet le signe de « toxines accumulées dans les zones cibles ». Une fois ces dernières dispersées, un petit massage apaisant permet de clore la séance.
Derrière la réflexologie, un fétichisme ?
Sans surprise, la réflexologie n’est pas une discipline reconnue. Le site Réflexologie.fr affirme que trois pays l’ont cependant intégrée à leur système de soins : la Chine, mais aussi le Royaume-Uni et le Danemark. Dans les autres états, de nombreuses associations existent qui luttent pied à pied pour faire reconnaître cette pratique. Georges Tron, secrétaire d’Etat à la fonction publique jusqu’à hier, avait ainsi créé avec Pierre Popowski une Association pour une alternative en médecine qui promouvait en particulier la réflexologie. Les accusations portées aujourd’hui contre l’homme politique pour agression sexuelle jettent aujourd’hui un certain « discrédit » sur cette discipline ce que regrette évidemment Pierre Popowski. Peut-on cependant redouter que cette pratique ne puisse dans certaines circonstances être détournée ? Experte en réflexologie à Paris, Corinne Maréchal, interrogée par l’AFP l’exclut en rappelant que les massages sont effectués uniquement « avec le pouce, il n’y a aucun mouvement de caresse. Et cela s’arrête aux pieds ». Une explication qui ne convaincra pas ceux qui pourraient craindre que la pratique de la réflexologie ne masque dans certains cas un fétichisme du pied. Un mal qui serait très répandu et sur lequel le Jim reviendra demain dans ses colonnes, contraint par l’actualité, d’aborder des dimensions médicales, psychiatriques et psychanalytiques qu’il avait jusqu’alors largement ignorées. Le pied !
Aurélie Haroche